Je n’ai jamais su ce que je voulais faire. Tout me plaisait, les sciences, l’art, les lettres, la nature, la rêverie…pour autant que ça ne soit pas dans l’excès, et que ça change souvent. C’est mon fardeau et ma force, ma matrice: le besoin constant de changement et de nouveaux défis.
Je n’ai jamais été convaincue par les études universitaires, trop long, trop spécialisé. Mais pour rentrer dans le rang je me suis quand même inscrite en faculté de minéralogie – géologie. Convaincue que je perdais partiellement mon temps, j’ai choisi de faire mes études en allemand (université de Berne) et en espagnol (Universitat Autonoma de Barcelona), pour que ça en vaille la peine…boulimie des défis. A posteriori mes études m’ont permis de me rattacher à mes racines, de m’ancrer.
Je suis une de ces Valaisannes qui voulait savoir ce qu’il y a au-delà des montagnes. J’ai accepté le premier poste qui me permettait de voyager. La banque m’a donné cette opportunité. J’y ai connu un microcosme masculin, guerrier, et excitant. En 8 ans de vie satellitaire j’ai connu trois institutions financières, et démarré de nouvelles études en finance du développement à Londres (University of London)… plus par ennui du monde du travail que par passion…boulimie du changement.
Mais faire de l’argent pour faire de l’argent ne m’a jamais intéressée. La chance m’a encore souri et je me suis retrouvée à travailler dans le développement en Afrique durant 6 ans. Microcosme fascinant, décoloré, à cheval entre raison et passion, mais aussi dominant, guerrier et manipulateur. C’est dans ce cadre que j’ai expérimenté pour la première fois la kinésiologie, à cause de mes enfants, les miroirs privilégiés de parents en déshérence et hors-sol. Les incohérences du monde du développement ont eu raison de ma cage dorée et, une fois de plus, poussée par ma boulimie du changement et des défis, je me suis retrouvée à Bruxelles dans le monde du lobbyisme financier, mais face aux banques cette fois, du côté des gentils…en théorie. En plus des incohérences et mensonges d’avant, j’ai fait l’expérience de la supercherie du pouvoir européen, miroirs sans teint d’un monde qu’on veut nous vendre comme démocratique, et dépourvu de charme et de l’exotisme du monde du développement.
Enfin, lasse de ma vie hors-sol, j’ai finalement jeté l’éponge en 2014 pour (re)prendre racine dans mon Valais natal, près de Martigny. La kinésiologie m’a suivie depuis la naissance de mon fils en Tunisie. Si ce sont mes enfants qui m’ont amenée à me questionner sur ma vision du monde et de moi-même, cette méthode m’a permis de donner du sens à mon existence et de faire des choix de vie plus conscients. J’ai guéri de ma boulimie du changement et des défis pour me poser et accepter de vivre l’instant présent tel qu’il me l’est présenté. En pratiquant la kinésiologie selon la méthode de l’école Corps Mémoire, c’est exactement ce que je souhaite à tout le monde de pouvoir expérimenter, à sa façon, forcément unique.